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                             Pandémie… Covid-19 !

                    Au nom de quel désir ?

Ce texte franco-espagnol essentiel est une expression poétique du Covid-19. Par des figurations sensibles, j’ai tenté d'approcher cette nouvelle pandémie d’une façon parasitaire afin de traduire symboliquement le pouvoir du mécanisme de duplication du génome acide sur l’Homme. 

L'équipe "Lacan Big Data" l'a sélectionné  et j'ai rejoint avec beaucoup de plaisir l'édition virtuelle "La Pandemia" avec des collègues d'Argentine, du Brésil, du Chili, du Mexique et de France, où nous nous sommes joints tous ensemble à cette belle initiative d'"écrits de réalité virtuelle". (40 articles/espagnol)

 

Pour mon texte en français, l'idée était de trouver une voix franche et grave afin d'interpréter mon expression poétique du Covid-19.

Et je tiens à remercier particulièrement et très sincèrement notre ami comédien et réalisateur Antoine COESENS  pour sa superbe interprétation !

Ensemble, nous vous souhaitons une très belle écoute...

Carole Maire-Bobinski       

Auteure, Psychanalyste, Préventeur

Poïesis City Production     

Pandemia... ¡Covid-19 !

¿En nombre de qué deseo?

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Edición virtual "La Pandemia" con colegas de Argentina, Brasil, Chile, México y Francia, que se han sumado a esta iniciativa de "escritos de realidad virtual". (40 artículos)

 

El equipo de Lacan Big Data

Pandémie… Covid-19 !

Au nom de quel désir [1]?

 

Je ne m’appelle pas, mais on m’épelle comme une particule infectieuse.

Je ne sais pas l’âge que j’ai, je vis à travers les âges.

Je ne suis pas dans le temps, mais je le traverse dans une rythmicité solennelle et parfois en exploitant ce goutte-à-goutte que personne ne pourra jamais voir.

Je donne du temps à mon souffle et aux rythmes des marées...

Je suis de nature « par-(a)[2]-si-taire » d’une rencontre avec un hôte et son propre métabolisme que je vais infecter éminemment par un vécu précurseur et non encore accompli.

J’ai ma propre dialectique, elle n’est pas ordinaire, mais je suis tel un rhizome pubescent et secret qui s’étire, s’incruste sur ce bel horizon que je veux rendre inerte en répliquant mon génome acide...

Grâce à l’énergie captée et mise à mon profit par agent contaminant, je fais une croisière cellulaire ayant un itinéraire non établi, où chaque escale est réalimentée.

Je suis unique, microscopique, messager de ma richesse d’acide nucléique.

Je deviens alors énergie radicale, et comme un archéologue qui étudie les traces passées des différentes pandémies dans le monde afin de reconstituer l’histoire et ses répétitions, je suis à la recherche de mes propres origines.

Comme dirait S. Freud dans « Le malaise dans la civilisation », je vous assure que j’ai mon propre style pesteux.

Je m’incarne dans un corps cellulaire en lançant mon propre processus de duplication qui va pouvoir accentuer l’usure quotidienne et détruire les tissus auxiliaires et les organes des vivants.

Je ne sais pas ce qui ne m’attend ni qui m’attend.

Mais par nécessité, je suis comme on le dit, à la recherche d’un espace plus grand où je perdurerai mon plaisir intense dans un but idéal, celui de rejoindre un lieu mystiquement toujours plus plaisant et absolu.

J’ai déjà la capacité créatrice de transformer mes hôtes avec une intensité excessive construite sur un scénario de perversité et de malignité afin d’engendrer sur la planète terreurs, angoisses jusqu’au racisme avec ma propre satisfaction mortelle, totale et directe.

D’une curiosité exemplaire, j’emprunte un but dans une direction répétitive où mes gains prochains se traduiront par l’investissement d’un futur objet interne non encore advenu pour y implanter mes germes pathogènes.

Dans un va-et-vient perpétuel, grâce à une certaine efficacité de mes mouvements, il n’y a pas un autre qui me ressemble. On croit me confondre avec d’autres et vous pensez m’éradiquer avec des sérums inefficaces, pauvres mortels ! 

Je suis un mutant !

 

A contrario de vous… mon intention est simple pourtant, j’ai trouvé le moyen de me relier à chaque fois aux autres cellules avec une sensualité ressentie par la protection de ma capside. De ma singularité, je cherche des témoins de l’inédit à travers tous les continents.

J’invente un autre, en quelque sorte un autre récepteur où je m’attribuerai son enveloppe membraneuse.

Je suis liée aux perceptions voilées qui m’entourent au niveau périphérique.

Par ma coque protéique et dans une continuelle prospection d’un environnement sécurisant et vivifiant pour moi, je décrypte au fur et à mesure ma soif pour que mes besoins soient assouvis.

 

Galilée avait raison[3] ! Je m’octroie le droit d’élire un autre objet.

 

En formant un nouveau bourgeon et en les multipliant au détriment de la membrane cytoplasmique, je ferai ma mutation très bientôt.

Je vivrai alors une continuité dans la capacité d’infecter cette fois-ci, l’ensemble des cellules, l’ensemble des sujets, l’ensemble des pays de cette planète pour rendre à la Nature ce qui est à la Nature !

À l’instant même, entendeur... Bonjour !

 

La Turbie (France)

Le 5 juin 2020,

 

Carole MAIRE-BOBINSKI

Psychanalyste, Consultante IPRP, Productrice

© Tous droits réservés.

 

 

 

[1] Françoise Dolto disait que « le désir, c’est l’appel à la communication interhumaine. »

[2] L’objet a fut développé par le psychanalyste Jacques Lacan à partir de la notion de l'objet pulsionnel chez Sigmund Freud et de l'objet transitionnel chez Donald Winnicott.

[3] Galilée « … c’est à nous d’adapter nos raisonnements aux phénomènes de la nature, ce n’est pas à elle à se conformer à notre logique »

Av

Pandemia... ¡Covid-19 !

¿En nombre de qué deseo[1] ?

 

Párrafo breve : Este texto esencial es una expresión poética del parásito Covid-19. A través de figuras sensibles, he tratado de abordar esta nueva pandemia de manera parasitaria para traducir simbólicamente el poder del mecanismo de duplicación del genoma ácido sobre el Hombre.

 

No me llamo así, pero estoy hechizado como una partícula infecciosa.

No sé qué edad tengo, vivo a través de los años.

No estoy en el tiempo, pero lo atravieso con un ritmo solemne y a veces explotando este goteo que nadie podrá ver.

Doy tiempo a mi respiración y al ritmo de las mareas...

 

Soy por naturaleza « par-(a)-si-taire »[2] del encuentro con un hospedero y su propio metabolismo que infectaré eminentemente con una experiencia precursora y aún no cumplida.

Tengo mi propia dialéctica, no es corriente, pero soy como un rizoma pubescente y secreto que se extiende, está incrustado en este hermoso horizonte que quiero hacer inerte replicando mi genoma ácido...

Por la energía capturada y utilizada como contaminante, estoy en un crucero celular con un itinerario no establecido, donde cada escala se recarga.

Soy único, microscópico, un mensajero de mi riqueza en ácido nucleico.

Me convierto entonces en energía radical, y como un arqueólogo que estudia las huellas pasadas de las diferentes pandemias del mundo para reconstruir la historia y sus repeticiones, estoy en busca de mis propios orígenes.

Como diría S. Freud en "el malestar en la civilización", le aseguro que tengo mi propio estilo pestilente. Me encarno en un cuerpo celular iniciando mi propio proceso de duplicación que acentuará el desgaste diario y destruirá los tejidos y órganos auxiliares órganos de los seres vivos.

No sé qué me espera o quién me espera.

Pero por necesidad estoy, como se dice, en busca del espacio más grande donde continuar mi intenso placer con un objetivo ideal, el de alcanzar un lugar místicamente cada vez más agradable y absoluto.

Ya tengo la capacidad creativa de transformar a mis hospederos con excesiva intensidad construida sobre un escenario de perversidad y malignidad para engendrar en el planeta terror, angustia e incluso racismo con mi propia satisfacción mortal, total y directa.

Por curiosidad ejemplar, tomo un objetivo en una dirección repetitiva donde mis próximas ganancias resultarán en el investimiento del futuro objeto interno que aún no ha sucedido para implantar mis gérmenes patógenos.

En un perpetuo ir y venir, por una cierta eficacia de mis movimientos, no hay otro como yo. ¡creéis que me habéis mezclado con otros y creéis que podéis erradicarme con sueros ineficaces, pobres mortales!

¡Soy un mutante!

 

Contrariamente a vos... mi intención es simple, sin embargo, encontré una manera de conectar cada vez con las otras células con una sensualidad sentida por la protección de mi cápsula.

De mi singularidad, busco testigos de lo inédito en todos los continentes.

Invento otro, en cierto modo otro receptor donde me atribuiré su envoltura membranosa.

Estoy ligado a las percepciones veladas que me rodean periféricamente.

Por mi casco proteína y en una continua búsqueda del ambiente seguro y vigorizante para mí, descifro a medida que avanza mi sed para que mis necesidades puedan ser satisfechas.

 

Galileo tenía razón[3]. Me concedo el derecho de elegir otro objeto.

 

Formando un nuevo brote y multiplicándolo a expensas de la membrana citoplasmática, haré mi mutación muy pronto.

 

Entonces experimentaré una continuidad en la capacidad de infectar este tiempo, todas las células, todos los vivientes, todos los países de este planeta para devolver a la Naturaleza lo que es a la Naturaleza!

 

Ahora mismo, oyente...¡Saluda!

 

La Turbie (Francia)

El 6 de junio de 2020,

 

Carole MAIRE-BOBINSKI

Psicoanalista, consultor IPRP, productor

 

© Todos los derechos reservados.

 

 

[1] Françoise Dolto solía decir que "el deseo es la llamada a la comunicación interhumana".

[2] « Par-(a)-si-taire » :  por (a) si callar.. El objeto fue desarrollado por el psicoanalista Jacques Lacan a partir de la noción de objeto impulsivo en Sigmund Freud y el objeto transicional en Donald Winnicott.

[3] Galilée « …Depende de nosotros adaptar nuestro razonamiento a los fenómenos de la naturaleza, no depende de ella ajustarse a nuestra lógica"

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